C'est le 25 avril
2022.
Cette année encore, nous avons eu notre "événement".
Notre "jour".
Cette année encore, nous avons crié dans les rues, rappelant au monde ce que nos mères et nos pères ont enduré.
Nous les avons implorés, dans l'espoir de les réveiller, afin qu'ils voient ce qui se passe en ce moment-même.
Mais ils continuent de fermer les yeux.
Cette année encore, nous avons vu défiler ceux qui utilisent nos morts pour bâtir leur carrière.
Leur nom a rententi dans un vacarme éphémère, couvrant le souvenir de ceux pour qui nous étions là.
Cette année encore, des leaders nous ont souri, avant de nous remettre dans notre boîte.
Cette boîte, qui est la nôtre depuis des décennies.
La boîte "peuple du 24 avril".
Ceux qui nous haïssent sans raison voulaient nous effacer en 1915.
Ils essaient encore.
Nous ne laisserons pas cela arriver.
Cette année, nous ne retournerons pas dans la boîte.
Nous serons là le jour suivant.
Et le jour d’après.
Nous serons là tous les jours.
Parce qu'être Arménien ne s'arrête pas le 25 avril.